Noël en Savoie
... bien avant l'arrivée du Père Noël !
La « Noël », appelée « Chalende », du nom latin « calendas », se vivait dans la tradition de la veillée et de la messe de minuit. L’événement se préparait de longue date : il fallait purifier son corps, son âme et la maison. La lessive était « coulée », le linge et les costumes rafraîchis, la demeure mais aussi ses dépendances soigneusement nettoyées.
Quelques jours avant Noël, les occupations étaient nombreuses. La maîtresse de maison restait auprès du fourneau pour la cuisson des rissoles (petits chaussons fourrés de confiture de fruits), des tartes ou des épognes. Les hommes tuaient le cochon et fabriquaient saucisses, jambons et boudins. Enfin, le pain blanc des grandes occasions était cuit dans le four banal…
La bûche de bois avait aussi une place importante dans les préparatifs de Noël. Il fallait la choisir bien dense pour qu’elle tienne jusqu'à l'aube. Dans certaines vallées, on l’arrosait d’eau de vie ou de vin pour s’assurer une flamme blanche et belle.
La messe de minuit qui réunissait tous les villageois, après une longue marche dans le froid et dans la neige, était le moment le plus important et le plus attendu de la fête.
De retour à la maison, le maître des lieux commençait par distribuer à ses bêtes du grain ou du sel béni. On disait même que le soir de Noël, à minuit, les animaux avaient le don de parole humaine et que si les bêtes étaient toutes couchées du même côté, c’était un bon présage pour l’année à venir.
Venaient ensuite une légère collation – quelques saucisses, un bol de vin chaud ou de café, des rissoles, une part de tarte ou de pogne –, quelques légendes de Noël, puis c'était l’heure de se coucher.
Dans la nuit, le Petit Jésus rendait visite aux enfants sages. Il cachait sous leur oreiller noix et noisettes, emballées dans du « papier argent », puis un peu plus tard, au début du XXe siècle, une « pomme-orange » que l’on savourait, quartier par quartier, jusqu’au Jour de l’an.
Après la messe du matin, la famille se réunissait pour le repas de midi, un peu plus riche qu’à l’accoutumée, en prenant soin de garder une assiette et une place à table pour le pauvre qui viendrait peut-être toquer à la porte, ce jour-là.
La fête Noël se prolongeait quelques jours encore par d’autres célébrations - la St Etienne et la St Jean l’Evangéliste le 26 et le 27 décembre – puis par le passage à la nouvelle année...
Découvrez les traditions de Noël dans le cadre des prestations de l'Echo de nos Montagnes, groupe folklorique d'Annecy, et en visitant son Ecomusée du lac d'Annecy à Sevrier.