Vêtements et costumes savoyards...
Une richesse à préserver !
Chaque costume est une véritable œuvre d'art, fruit de longues heures de travail, de patience et de savoir-faire. Le faire durer et le préserver est donc une nécessité, imposée par le principe d'économie d'une société vivant largement en autarcie. Les matières premières textiles sont produites à la maison (laine, chanvre, lin, cuir)... alors que les articles manufacturés sont achetés avec parcimonie tellement leur prix est élevé pour les familles modestes.
Les femmes doivent donc rivaliser d'ingéniosité et de créativité pour prolonger la vie des vêtements. Ainsi, le raccommodage et le rapiéçage sont travaux courants à la veillée : retournage d'un col, pose d'une bande de tissu, sur l'envers, pour renforcer le bas d'une robe... Les chaussettes sont tricotées en plusieurs pièces que l'on peut changer une par une, au gré de l'usure.
Différentes techniques sont également utilisées pour faire durer les vêtements : pour prolonger une dentelle de coiffe, un fil est passé dans le tuyautage, les franges sont nouées sur un ruban libre qui pourra être recousu d'un châle à l'autre, une dentelle est fixée au col et aux poignets de la robe. C'est ainsi la dentelle qui se salit, s'use... et se remplace aisément !
Les chapeaux sont soigneusement entretenus, brossés avec du café noir pour redonner du lustre... tout comme les chaussures dont le cuir est enduit de graisse de porc ou de pied de bœuf en plaine ou de marmotte en montagne.
Pour faire durer les semelles des galoches et préserver le bois de l'usure, ferrage et cloutage sont indispensables.
La lessive des petites pièces requiert les meilleurs soins ; les lainages sont lavés à la saponaire, au lierre ou au bois de panama alors que la grosse lessive, à la cendre de bois, est "coulée" deux fois par an, au printemps et à l'automne.
Et pour préserver le linge des incendies et des rongeurs, les Savoyards en montagne construisent, à distance de l'habitation principale, des "greniers", dans lesquels sont rangées les richesses de la famille : céréales, salaisons, linge et habits du dimanche, papiers, herbes à faire sécher. Ce véritable "coffre-fort" est un petit bâtiment exigu, le plus souvent en bois pour protéger son contenu de l'humidité.
Les parois des coffres sont alors doublées avec de la tôle, le linge est suspendu au plafond. Des coings, de l'armoise, de la lavande, du tabac ou des bourgeons de sapin sont mis à sécher sur les étagères pour éloigner les insectes. Le linge est plié dans une toile de chanvre...
Toutes ces astuces et "recettes de grand-mère" étaient mises en œuvre pour "faire vie qui dure" (économiser) et "tailler la robe selon le corps" (faire selon ses moyens) !
Pour en savoir plus sur les costumes savoyards, visitez l'Ecomusée du Lac d'Annecy à Sevrier (Haute-Savoie) et découvrez les activités de l'Echo de nos Montagnes, groupe folklorique d'Annecy.